Translate

LA PENSÉE PREMIÈRE À LA TRIPLE FORME (NH XIII, 1)




LA PENSÉE PREMIÈRE À LA TRIPLE FORME

(NH XIII, 1)

Traduction de Paul-Hubert Poirier

[35] C’est [moi] la Prô[tennoia], [la P]ensée qui ex[ist]e dans [la lumière].

C’est [moi] le mouvement existe en [toutes choses], [celle dans laquelle] toutes choses subsistent, [le premie]r engendré [5] parmi ceux qui vin[rent à l’existence], [celle qui exis]te a[v]ant toutes [cho]ses, qu’on appel[le] de trois noms, et qui seule existe, [parfai]te.

J[e] suis invisible dans la pensée de l’Invisible, alors que [je] suis révélée parmi les incommensurables, [10] les ineffables.

Je suis incompréhensible, étant dans l’incompréhensible, alors que je me meus en toute créature.

C’est moi la vie de mon Épinoia, cel[le qui se trou]ve en toute puissance et en tout mouvement éternel [15] et (en) des lumières invisibles, et en des archontes ainsi que (dans) les anges et les d[é]m[o]ns et toute âme qui se trouve dans le T[art]are et toute âme hylique, alors que j’existe en ceux qui vinrent à l’existence, que je me meus en [20] chacun, [e]t que je travaille en tous, marchant dans la droiture, et que ceux qui dorment, je les é[ve]ille, et c’est moi la vue pour ceux qui se trouvent dans le sommeil.

C’est moi l’invisible dans le tout, [25] c’est moi qui considère les choses cachées, puisque je connais tout ce qui existe en lui.

Je suis indénombrable plus que quiconque, je suis incommensurable, ineffab[le].

Moi, cependant, lorsque je le sou[haiterai, je] me manifeste[rai] [30] moi-même.

[C’est] moi [le mouvement du] tout existant avant [le tout, et] c’est [m]oi le tout e[xistant en cha]cun. Je suis un so[n qui résonne dou]cement, existant d[epuis le commencement], [existant] dans le silen[ce] [35] [ . . . . . . . . . . cha]cun, là, [36] et [c’est] le s[on ca]ché qui se [trouve] en moi, [dans la pensée] incompréhensi[ble,] incommensurable, [dans le silen]ce incommensurable.

Moi, je suis [descendue au] milieu de l’Ament[é], [5] [j’]ai resplend[i sur les] ténèbres. C’est moi qui [ai] fait jaillir l’e[au], c’est [m]oi qui suis caché dans des eaux [resplendissan]tes, c’est moi qui [ai] fait surgir toutes choses une à une par ma pensée, c’est moi qui suis lourd du son.

C’est [10] par moi qu’émane la connaissance, alors que [je] me trouve parmi les ineffables et les inconnaissables. C’est moi la perception et la connaissance, ém[ettant] un son à partir d’une pensée.

C’est m[o]i le son véritable, [15] retentissant en tout être.

Et ils le sa[vent], parce qu’une semence existe en [eux].

C’est moi la pensée du Père, e[t] c’est de moi que [le] son a procédé, c’est-à-dire la connaissance de ceux qui n’ont pas de fin.

Alors que je [20] suis pensée pour le [to]ut, unie à la pensée inc[o]nnaissable et incompréhensible, je me suis manifestée, moi, en tous ceux qui m’ont connue, car c’est moi, en effet, qui suis uni à chacun dans [25] la pensée cachée et dans un <son> élevé et un son issu de la pensée invisible.

Et il est incommensurable, étant dans l’incommensurable, c’est un mystère, c’est un [insai]sissable issu [30] de [l’incompréhen]sible, c’est un invisible [à tous, bien que] manifesté en toutes choses, [c’est une] lu[mière exis]tant dans une lumière. 

[C’]est nous [ . . . . . . . . . . . . ] . nous-mêmes de [ . . . . . . . . . . . ] [35] [ma]nifesté(s), alors que nous [ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ] . . . caché (?) [ . . . . . . . . . . . . . . . . . . ] [37] ineffable, [i]ncommensurable.

Et ce qui est en nous, caché, livre les produits de ses fruits à l’eau de la vie. Alors donc, le Fils parfait en toute chose, [5] c’est-à-dire le Verbe, qui vint à l’existence par ce son, qui a procédé de la hauteur, qui a en lui le nom et qui est lumière, manifesta les infinis et tous les inconnaissables furent connus.

[10] Et les choses qui sont difficiles à interpréter ainsi que les choses cachées, il les manifesta, et ceux qui sont dans le silence avec la Première Pensée, il leur prêcha et ceux qui sont dans les ténèbres,  il se manifesta à eux et [15] ceux qui sont dans l’abîme, il se fit connaître à eux et ceux qui sont dans les trésors cachés, il leur dit les mystères ineffables e[t] les enseignements qu’on ne peut expliquer, il en instruisit tous ceux qui devinrent Fils de [20] la lumière.

Or le son qui vint à l’existence à partir de ma pensée, c’est en trois demeures qu’il est, le Père, la Mère, le Fils, une voix, qui existe d’une manière perceptible. Il possède une parole en lui, celui qui a [25] toute <gloire>, et qui a trois masculinités et trois puissances et trois noms, qui, ainsi, sont dans les trois ???, qui sont quadrangulaires, en secret, d[an]s le silence [30] de l’Ineffable, C’est [lui se]ul qui vint à l’existence, c’est-à-[dire le Christ.]

[Et] moi, c’est dans la [bon]té que je l’ai oint de la gloire [de l’Esprit i]nvisible. Ces [tro]is, je les ai donc établis eux-[seuls . . . . . . . é]ternellement, sur [35] [ . . . . . . . . . . . . . . . ] qui est vivant, c’est-à-[dire . . . . . . . . . . . . . . . ] . , VACAT [38] celui qui [a] fait resplendir la lumière pour les Éons supérieurs et (qui sont) dans une lumière de gloire, dans une stabi[li]té permanente.

Et [il] se dressa dans sa propre lumière, [5] celle qui l’entoure, c’est-à-dire l’œil de la [lu]mière qui m’illumine en gloir[e].

Il produisit des éons pour le Père de tous les éons, qui est [m]oi(-même), la Pensée du Père, la Prôtennoia, c’est-à-dire Barbélô, la gloire par[faite] [10] et l’invisible, caché, incommen[surable].

C’est moi l’image de l’Esprit invisible — et c’est de moi que toute chose a reçu image — et la Mère, la lumière, celle qu’elle a établie, qui est vierge, celle qu’on appel[le] [15] Meirothéa, la matrice incompréhensible, le s[o]n insaisissable et incommensurable.

Alors le Fils parfait se manifesta à ses éons, ceux qui sont venus à l’existence grâce à lui, il les manifesta, il les glorifia et [20] il leur donna des trônes.

Il se dressa dans la gloire, celle par laquelle il se glorifia. Ils bénirent le Fils parfait, le Christ, le Dieu, celui qui est venu à l’existence seul, et ils glorifièrent en disant : « Il est, il est, le Fils [25] de Dieu, le Fils de Dieu. C’est lui q[ui] est, l’Éon des éons, contemplant les [é]ons, ceux qu’il a engendrés, parce que toi, en effet, [tu] as engendré par ta seule volonté. Voilà pourquoi [nous] te glorifions, ma mō ōōō ei aei on ei, l’[É]on [30] des [éons], [l’]Éon qui s’est <honoré> lui-même. »

Alors, lui, le Di[eu qui fut] engendré, leur donna une puissance [ . . . . . . . . . ] la (?) [vain]cre et [il les] établit [dans leur lieu :] [le pre]mier éon, d’une part, il [l’]établit [sur le pre]mier, Armèdôn [35] Nousa[nios Armozel,] [le] deux[ième], il l’établit [sur le deuxième éon], [39] Phaionios Ainios Oroïael, le troisième, sur le troisième éon, Melléphaneus Lôios Daveïthai, le quatrième, sur le quatrième, Mousanios Améthès [5] Éléleth, ces éons, donc, qui furent engendrés par lui, le Dieu qui fut engendré, le Christ.

Or ceux-là, on les glorifia et les éons glorifièrent eux aussi. Ils apparurent, élevés dans leur pensée et chacun [10] des éons produisant des myriades de gloires, dans de grandes lumières insondables.

Et ils bénirent tous ensemble le Fils parfait, le Dieu qui fut engendré.

Alors une parole sortit de la grande [15] lumière Éléleth et elle dit : « C’est moi le roi. Qui est celui du Chaos et qui est celui de l’Amenté ? »

Et à ce moment-là, sa lumière se manifesta, resplendissante, posséda[nt] l’Épinoia, alors que ne l’(en) avaient pas prié [20] les Puissances des Puissances. Et à l’instant même se manifesta le Grand Démon, celui qui a autorité sur les profondeurs de l’Amenté et du Chaos, sans avoir de forme ni <être> parfait, mais ayant [25] la forme de la gloire de ceux qui ont été engendrés dans les ténèbres.

Celui-là, donc, c’est Saklas qu’on l’appelle, c’est-à-dire Samael Yaltabaôth,
celui qui a pris une puissance qu’il avait dérobée à cette sans malice qu’il avait vaincue [30] d’abord, c’est-à-dire l’Épinoia de la lumière qui [des]cendit, celle dont il était issu depuis le commen[ce]ment.

[Lors], donc, [que] l’Épinoia de la lu[miè]re sut qu’[il] lui avait demandé un autre r[ang], [alors qu’il était in]férieur à elle, elle dit : [35] « . . [ . . . . . . . . . ] [afin que] tu sois pour moi. [ . . . . . . . . . . . . . ê]tre en désordre, [ . . . . . . . . . . . . . . . . . la] demeure toute entière de [40] la gloi[re]. » Elle [était] d’acco[rd] avec son propos.

On amena sur elle une bénédiction et l’ordre supérieur la lui remit.

Et le Grand Démon commença [5] à fabriquer des éons sur le modèle des Éons véritables.

Or il les fabriqua à partir de sa puissance à lui seul. Alors, j’ai moi-même manifesté mon son en secret, en [10] disant : « Arrêtez-vous ! Arrêtez-vous, (vous) qui foulez la matière ! Car voici que moi, si je m’apprête à descendre dans le mond[e] des mortels c’est à cause de ma part qui est en ce lieu-là depuis le jour où fut [15] vaincue cette Sagesse sans malice, celle qui descendit, (et c’est) afin que je contrecarre leur aboutissement, celui que prescrit celui qui est manifesté par elle ».

Et ils furent troublés, [20] tous ceux qui sont dans la demeure de la lumière inconnaissable, et l’abîme trembla et le Grand Géniteur de l’ignorance devint roi sur le Chaos et l’Amenté. Il [25] fabriqua un homme sur mon modèle.

Il ne comprit cependant pas que celui-là deviendrait pour lui sentence d’anéantissement ni ne connut la puissance qui était en lui.

Mais maintenant, moi, je suis descendue 30 et j’ai atteint le Chaos. Et j’étais [auprès] de ceux qui sont miens, qui sont dans ce lieu-là, alors que [j’étais ca]chée en eux, [leur] donnant puissance. [Et] je leur [ai] donné image.

Et depuis [la première foi]s jusqu’au [35] jou[r . . . . . . . . f]ort (?) dans (?) ceux qui [sont] miens [ . . . . . . . . . . . ], ceux qui ont enten[du . . . . . . . . . . . ], [41] c’est-à-dire les F[il]s de [la] lumière. C’est moi leur père.

Et je vous dirai un mystère ineffable et inexprimable pour [aucu]ne bouche.

Toutes les chaînes, [5] je vous en ai délivrés et les liens des démons de l’Amenté, je les ai brisés, ceux qui étaient liés à mes membres (et) luttaient contre eux.

Et les murs élevés des ténèbres, je les ai renversés et les portes fortifiées des [10] impitoyables, je les ai brisées et leurs verrous, je les ai forcés.

Et l’activité maligne ainsi que celui qui vous frappe et celui qui vous entrave, et le tyran et l’adversaire, et celui qui est roi et l’ennemi véritable, [15] tous ceux-là, donc, j’en ai instruit ceux qui sont miens, c’est-à-dire les Fils de la lumière, afin qu’ils anéantissent tous ceux-là et qu’ils soient délivrés de toutes ces chaînes et entrent dans le lieu dans lequel ils étaient auparavant.

[20] C’est moi qui suis descendu le premier à cause de ma part abandonnée, c’est-à-dire l’Esprit qui se trouve dans l’âme, qui vint à l’existence par l’eau de la vie et par le bain des mystères.

J’ai parlé, [25] moi, aux archontes et à des autorités. — je suis en effet descendue jusqu’au plus profond de leur langage — et j’ai dit mes mystères à ceux qui sont miens, un mystère caché. Ils ont anéanti les chaînes et l’oubli éternel, [30] et j’ai donné en eux du fruit, c’est-à-dire la pensée de l’Éo[n] immuable et ma demeure ainsi que leur [pè]re.

Et moi, je suis descendue [vers ceux qui sont m]iens depuis le commencement et je [les] ai éta[blis] [ . . les] premiers rameaux [35] qu’[ils ont ] produits [ . . . . . . ] [Alor]s devinrent lumière tous ceux [qui sont en] moi et [42] je préparai un [mo]dè[le] pour ces lumières qui sont en moi, ineffables. Amen !

Le [disc]ours de la Prôtennoia [1er] C’est moi le son qui s’est manifesté à partir [5] de ma pensée.

Car c’est moi le conjoint alors qu’on m’appelle « la pensée de l’Invisible ».
Alors qu’on m’appelle « la voix inaltérable ». [On] m’appelle « la conjointe ». Je suis [un] e, étant immaculée.

C’est moi la mère [du] [10] son, parlant de multiples manières, parachevant le tout.

C’est en moi que se trouve la connaissance, la connaissance de <ceux qui> n’ont pas de fin.

C’est moi [qui] parle en toute créature, et je fus connu par le Tout.

C’est moi qui produis 15 la voix du son aux oreilles de ceux qui m’ont connu, c’est-à-dire les Fils de la lumière.

Or je suis venue pour la deuxième fois sous l’aspect d’une femme et je leur ai parlé.

Et je leur ferai connaître la fin de l’éon, qui se produira, [20] et je les instruirai du commencement de l’éon qui vient, celui qui ne connaît pas de changement, celui dans lequel notre visage sera changé.

C’est dans ces éons que nous serons purifiés, ceux dans lesquels je me suis manifestée, par la pensée, 25 sous l’apparence de ma masculinité.

Je me suis établie en ceux qui sont dignes, par la pensée de mon Éon immuable.

Car je vous dirai un mystère au [sujet] de cet éon-là et je vous ferai connaître les act[ivi]tés qui sont 30 en lui.

L’engendrement appelle [l’engendrement], [l’he]ure engen[dre] l’heure, et le jo[ur engendre le jo]ur, les mois ont annoncé le moi[s], [le tem]ps a to[ur]né, s’ajoutant [au temp]s. Cet éon-là, [43] c’est de cet[te] maniè[re qu’]il s’est achevé.

Et on l’a estimé et il est petit.

C’est en effet un doigt qui a délié un doigt et c’est par un lien qu’a été [dé]fait un lien.

Lors donc que [les gr]andes autorités [5] surent que le temps de la fin était apparu — à la façon des douleurs de celle [qui] va enfanter, il s’est approché de la porte, telle est la manière dont s’est approchée la ruine —, les [é]léments tremblèrent tous à la fois et les fondations de l’Amenté ainsi que les voûtes [10] du Chaos furent ébranlées.

Un grand feu éclata au milieu d’eux, et les rochers ainsi que le sol furent ébranlés à la manière d’un roseau secoué par le vent.

Et les lots de la Destinée ainsi que ceux qui mesurent les maisons furent grandement troublés sur [15] un fort coup de tonnerre et les trônes des Puissances chancelèrent, car ils s’étaient retournés, et leur roi fut saisi de crainte.

Et ceux qui suivent la Destinée accomplirent leur nombre de révolutions sur le chemin et ils dirent aux Puissances : « Quel est ce trouble [20] et cet ébranlement qui sont venus sur nous du fait d’un son <appartenant> à la voix supérieure ? Et notre demeure tout entière a été ébranlée et le cycle tout entier de notre voie ascendante a abouti à la ruine et le chemin sur lequel nous marchons, [25] celui qui nous conduit jusqu’au Grand Géniteur de notre engendrement, a cessé d’être solide pour nous. »

Alors les Puissances répondirent en disant : « Nous aussi, nous sommes embarrassées à son sujet, car nous ne savons pas à qui il appartient. Mais [30] debout ! Montons chez le Grand Géniteur et interrogeons-le ! »
Toutes les Puissances se rassemblèrent, elles montèrent chez le Grand Géniteur.

Elles lui [dir]ent : « D’où vient ta vantardise, c[elle] dans [laquelle tu t’es van]té ?

[35] Ne [t’]avons-nous pas [entendu dire] : “C’est moi Di[e]u.” [Et : “C’est moi v]otre père.” [44] Et : “C’est moi [qui] vous ai engendrés.” Et : “Il n’y en a pas d’aut[re] en dehors de moi.” Voici donc que, maintenant, s’est manifesté [un] son appartenant à cette voix inv[i] sible, celle de [l’éo]n, que nous ne connaissons pas, et [5] nous, [nous ne] savons [pas] à notre propre sujet, à qui nous appartenons, parce qu’en effet, ce s[o]n-là que nous avons enten[du] nous est étranger et nous ne le connaissons pas. Nous ne savons pas d’où il est. Il est venu, il a provoqué de l’effroi au milieu de nous et du relâchement [10] dans les membres de nos bras. Maintenant donc, pleurons et gémissons en un gra[nd gé]missement.

Du reste, notre course tout entière, puissions-nous l’accomplir avant que nous ne soyons enfermés de force et emmenés dans le sein de l’Amenté.

Car déjà toute [15] proche est la dissolution de notre lien, les temps se sont accourcis et les jours se sont réduits, notre temps s’est achevé et les pleurs sur notre ruine sont tout proches de nous pour qu’on nous emmène au lieu que nous ne connaissons <pas>. Car [20] notre arbre, en effet, d’où nous avons germé, c’est un fruit d’ignorance qu’il possède et ses feuilles aussi, c’est la mort qui se trouve en elles, et ce sont les ténèbres qui sont à l’ombre de ses branches et c’est ce que nous avons récolté par tromperie [25] et désir, lui par qui le Chaos ignorant est devenu pour nous lieu de séjour.

Voici qu’en effet, lui aussi, le Grand Géniteur de notre engendrement, à propos de qui nous nous vantions, ne connaît pas, lui non plus, cette voix. »

Maintenant [30] donc, écoutez-moi, Fils de la Pensée, (écoutez) la voix de la Mère de [votre] pitié, car vous, en effet, vous êtes devenus dignes du myst[è]re, celui qui est caché depuis l’éternité, pour que [vous] le [receviez]. Et l’achèvement de cet éo[n-là] [et] de cette vie [35] d’injustice [s’]est [approché] [et arrive] [45] [le commen]cement de l’[éon qui se]ra,
celui qui ne [connaît] pas de [changement à jamai]s. Je suis and[ro] gyne, j[e suis mère], [j]e suis père.

C’est avec moi-même que [je suis], c’est à moi-mê[me] [5] que je [suis unie] [et c’est] moi-[même que j’ai]me.

C’est par moi-mê[me] que le tout sub[siste]. C’est moi la matrice [ . . . . . ] . du (?) tout, engendrant la lumière [qui resplendit en] gloire. C’est moi l’éon qui v[ient].

C’[est moi] l’achèvement du tout, c’est-à-dire Me[iroth]éa, [10] la gloire de la Mère, lançant une voix [so]nore aux oreilles de ceux qui me connaissent. Et je vous invite vers la lumiè[re] supérieure, parfaite, celle donc en laquelle, si vous y entrez, vous recevrez de la gloire de ceux [qui] [15] glorifient et ils vous donneront des trônes, ceux qui donnent des trônes ; vous recevrez pour vous des vêtements de ceux qui donnent des vêtements et ils vous baptiseront, les baptistes, et vous deviendrez gloire avec des gloires, celle dans laquelle vous étiez 20 auparavant, en étant <lu>miè[re].

Et je me suis cachée en tous, je [me] suis révélée en eux et m’a désirée toute pensée qui me cherche, car c’est mo[i] qui (leur) ai donné image à tous.

Ils n’avaient pas de fo[r] me [25] et j’ai changé leurs formes en des formes jusqu’au temps où sera donnée forme à toute chose.

C’est par moi que le s[o]n s’est produit et c’est moi qui ai mis le s[ou]ffle en ceux qui sont miens, et l’Esprit Saint [30] éternel, je l’ai jeté sur eux, et je suis remontée, j’ai pénétré dans ma lumière, [je] suis [remon]tée sans mon rameau, je me suis assi[se là, parmi les] Fils de la lumiè[re] sain[te . . . . . . ] [ . . . . . ] cependant, vers leur deme[u]re, [46] celle qu[e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ] [ . ] . . . . [ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ] . devenir (?) gl[oire . . . . . . . . . . . . ] [A]men ! [Celui du Des]tin [2e] [5] C’est moi le [Log]os qui es[t dans la lumière] ineffable, é[ta]nt dans [ . . . . . . . . ] immaculé.

Et une pensée [s’est] ré[vélée] d’une manière perceptible par [une grande] voix (provenant) de la Mère, alors qu’un engendrement mâle . [ . . . . . . ] 10 m’établir et alors qu’elle est depuis le commen[cement] dans les os du tout.

Or il existe une lumière, cachée dans le silence. Elle pro[céd]a, mais c’est elle seule qui est silence. C’est moi seul (qui suis) le Verbe, ineffable, [15] immaculée, incommensurable, inconcevable. C’est une lumière qui est cachée, qui donne un fruit de vie, qui fait jaillir une eau de vie de la source invisible, incorruptible, incommensurable, c’est-à-dire le son de la gloire [20] de la Mère, qu’on ne peut expliquer, la gloire de l’engendrement de Dieu, une vierge mâle (issue) d’un intellect caché, c’est-à-dire le silence caché au Tout, qu’on ne peut expliquer, une lumière incommensurable, la source de toutes cho[ses], [25] la racine de l’Éon tout entier.

C’est la base qui supporte tout mouvement des éons  [qui] appartiennent à la gloire puissante. 

C’est le fondement de toute b[a]se.

C’est le souffle des Puissances.

C’est l’œil des trois demeures.

Alors qu’elle est son [30] issu d’une pensée, c’est aussi un Verbe issu de la voix, qui a été envoyé pour illuminer ceux qui se trouvent dans les tén[èb]res.

Voici donc que, m[o]i, je vous manifest[erai mes mystères] parce que [35] vous êtes mes con[frères] [ . . . . . . . . ] les connaisse (?) to[u]s [ . . . . . . . . . . . . . . . . ] [47] (les lignes 1 à 4 manquent) [5] Je [leur] ai [tous] fait [connaître mes mystèr]es qui se trouvent dans [les éons . . . . . . . . . . ] indicibles.

Je [les] ai ins[truits des mystèr]es par le s[on qui est] d’une manière parfaitem[ent] intelligible et [10] je suis] devenu fondement pour toutes choses'et [je] leur [ai donné puis]sance.

La deuxième fois, je suis venue dans la [voix] de mon son, j’ai donné image à ceux qui ont re[çu i]mage jusqu’à leur achèvement.

La trois[iè]me fois, je me suis manifesté à eux [d]ans [15] leurs tentes, étant Verbe, et je me suis manifesté sous l’apparence de leur image et j’ai porté leur vêtement, à chacun, et je me suis moi-même caché en eux et [ils] n’ont pas connu celui qui me donne puissance.

Car je suis [20] dans toutes les principautés ainsi que les puissances, et dans les anges et dans tout mouvement [qui e]st dans toute la matière,
et je me suis caché en eux jusqu’à ce que je me manifeste à mes frè[res].

Et aucun d’entre eux ne m’a connu bien [que], [25] ce soit moi qui agisse en eux, ma[is ils ont pen] sé que c’était par [eux] que le tout avait été créé, étant ignorants parce qu’ils ne connaissaient pas [leur] racine, le lieu d’où ils avaient germé.

C’est m[oi] la lumière qui illumine le to[ut].

C’est [30] [m]oi la lumière qui se réjouit [dans mes] frères. Car je suis descendue dans le monde [des] mortels à cause de l’Esprit qui a été abandonné [en lui], celui qui [était descendu], qui était sorti [de] la Sagesse [sans malice . . . . . ] et j’ai [ . . ] . . . [ . ] [35] [ . . . . . . . . . . . . . . . . . ] . [e]t je suis [al]lée vers [48] (les lignes 1 à 5 manquent) [ . . . . . . . ] qu’il avait depuis [le commencement], [et je lui ai donné] de l’eau de [la vie], [et il] s’[est dépouillé] du Chaos, celui qui [se trouve] [dans les ténè]bres dernières, qui sont du côté de [ . . . . . ] [10] [les ténè]bres tout entières, c’est-à-dire la pensée de [la puissance pneuma]tique avec la psychique.
Toutes ces choses, mo[i], je les [ai] revêtues.

Or je l’en ai dépouillé, [je] l’[ai] revêtu d’une lumière resplendissante, c’est-à-dire la connaissance de la pensée de la pat[er]nité, [15] et je l’ai remis aux mains de ceux qui donnent des vêtements, Iammôn, Élassô, Amènai, et ils l’ont habi[l] lé d’un vêtement d’entre les vêtements de la lumière.

Et je l’ai remis aux mains des baptistes, ils l’ont baptisé, Micheus, Michar, Mn[è]s[i]nous, [20] et ils l’ont plongé dans la source de l’ea[u] de la vie. Et je l’ai remis aux mains de ceux qui [donnent] des trônes, Bariel, Nouthan, Sabènai, ils lui ont [donné] un trône (venant) du trône de la gloi[r]e.

Et je l’ai remis aux mains de ceux qui glori[fi]ent, [25] Ariôm, Èlien, Phariel, ils [l]e glorifièrent dans la gloire de la paternité.

Et [aus]si (l’) [ont] ravi ceux qui ravissent, Kamalie[l, . . ] . anèn, Samblô, les serviteurs des grands [il]luminateurs saints.

Ils l’ont introduit dans le li[e]u [30] de lumière de sa paternité et [il reçut] les cinq sceaux par l’intermédiaire de [la lumiè]re de la Mère, la Prôtennoia, et ils lui ont [donné] de prendre part au [mystèr]e de la con[nais]sance et [il devint lumiè]re dans [35] une lum[i]ère.

Maintenant donc, [ . . . . . . . . . . . . ] . [ . ] [49] (les lignes 1 à 5 manquent)
[ . . . . . . . . . . ] est en eux [ . . . . . . . . . . ] [à la manière de chac]un.

[Les archontes] pensaient [que j’]étais leur Christ.

Moi, [étant], d’une part, [en cha]cun, à l’intérieur, d’une part, de ceux qui + pft [ . . . . . . . ] [10] [ . . . . . . ] de lumière à l’intérieur d’eux [ . . . . . ] [ . . . ] des archontes.

C’est moi leur bien-aimé.

[En] ce lieu-là, [en] effet, je me suis revêtu c[omme] le fils du Grand Géniteur et je fus sembla[ble] à lui jusqu’à l’achèvement de son jugement, c’est-à-[di]re [15] l’ignorance du Chaos.

Et parmi les anges, je me suis manifesté sous leur appa[re]nce et parmi les puissances, comme si j’étais l’un d’entre eux, et parmi les fils de l’homme, comme si j’étais un fils de l’homme, alors que j’étais [20] père de chacun.

Je me suis cachée en tous ceux-là, jusqu’à ce que je me manifeste en mes membres, qui sont miens. Et je les ai instruits des décrets ineffables et des frères.

Or ce sont des (choses) indicibles à toute principauté et à toute puissance [25] archontique si ce n’est aux Fils de la lumiè[r]e seuls, c’est-à-dire les décrets du Père.

Ceux-ci [so]nt les gloires supérieures à toute gloire, c’est-à-dire [les] cinq sceaux rendus parfaits par un intellect.

Celui qui possède ces mêmes cinq sceaux de ces [30] noms, s’est dépouillé des vêtements de l’ignorance et s’est revêtu de lumière resplendissante.

Et personne appartenant aux puissan[ces] des archontes ne se manifestera à lui.

En ceux de cette sorte, [35] se dissipe[ront] les ténèbres et périr[a] l’[ignor]ance, e[t] la pensée de la créati[on] qui est dis[persée] produi[ra] une forme unique et [le Chaos ténébreux]sera dissout, et [50] (les lignes 1 et 2 manquent) [ . . . . . . . . . . . . . . ] . . . . et elle [ . . . . . . ] [ . . . . . . . . . . . . . . ] . incompréhensible [ . . . . . . ] [5] [ . . . . . . . . . . . . ] . . [ . . ] à l’intérieur du/de la [ . . . . . ] [ . . . . . . . ] jusqu’à ce que je me manifes[te . . . . . . . ] [ . . . . . . . ] . et jusqu’à ce que je rassem[ble] tous [mes con]frères dans mon/ma . [ . . . . . . . . . . . ]net je leur ai proclamé les [cinq] [10] [sce]aux ineffables afin [que je] sois en eux et qu’eux aus[si] soient en moi. 

Moi, j’ai revêtu Jésus.

Je l’ai enlevé du bois maudit et je l’ai établi dans les demeures [15] de son Père. Et ils ne m’ont pas connue, ceux qui veillent sur leurs demeures. Moi, en effet, je suis insaisissable, ainsi que ma semence. Et ma semence à moi, je l’[intro]duirai dans la lumière sainte, en un [20] silence incompréhensible.

 Amen !

Le discours de la manifestation 3 Prôtennoia trimorphe 3 Sainte écriture écrite-par-le-Père En connaissance parfaite




W.K.P
Apocryphes  Qumran. Fr

Soutenir W.K.P faire un don

Cliquez ici 🔽




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Rouleaux & livres Apocryphes. Qumran - Nag Hammadi

                       APOCRYPHES.RARES                       Rouleaux & livres Apocryphes Qumran - Nag Hammadi  (Manuscrits...