LE DIALOGUE DU SAUVEUR
(NH III, 5)
Traduction de Pierre Létourneau
Le Dialogue du Sauveur
Le Sauveur dit à ses disciples : « Déjà le temps est venu, frères, d’abandonner notre labeur et de nous tenir dans le repos. Car celui qui se tiendra dans le repos se reposera pour toujours. Or moi, je vous le dis, soyez au-dessus de tout temps [ . . . . . . . ] temps . . [ . . . . . . . . . Je] vous le [dis, . . . . . . . . . . . n’ayez pas] peur [de ce qui viendra] sur vous. — [En effet,] je [vous le dis,] la Colère est effrayante [et celui] qui provoque la Colère est un . [ . . . . . . . . . ].
— Mais comme vous [ . . . . . . . . . ] . . . venir de [ . . . . . . . . . . ], ils reçurent ces paroles [à son sujet] dans la peur et le tremblement, et elle les établit avec des archontes, car d’elle rien n’est issu. Mais moi, lorsque je suis venu, j’ai ouvert le chemin et je les ai instruits du passage qu’ils devront franchir, les élus et les solitaires, ceux qui ont connu le Père pour avoir cru en la vérité et <en> toutes les gloires ?
+ + + ?
Lorsque donc vous rendez gloire, faites-le ainsi : “Écoute-nous, Père, comme tu as écouté ton Fils unique-engendré et l’as reçu auprès de toi, lui donn[ant] le repos après de nombreux [labeurs]. Tu es ce[lui] dont la puissance [ . . . . . . . . . . . ] tes armes [sont] des [ . . . . . . . . . . . . . . .] . lumière
[ . . . . . . . . . . . . . . . . ] . . vivant [ . . . . . . . . . . . ] qu’on ne peut toucher [ . . . . . . . . . . . ] . . le Logos de [ . . . . . . . . ] le repentir de vie [ . . . . . . . ] de toi. C’est toi [la] pensée et la totale sérénité des solitaires.” Encore : “Écoute-nous comme tu as écouté tes élus, ceux qui, par ton sacrifice, entrent grâce à leurs bonnes œuvres, ceux qui ont sauvé leurs âmes de ces membres aveugles, de sorte qu’ils subsistent éternellement. Amen.”
Je vais vous instruire.
Lorsque viendra le temps de la dissolution, la première puissance des ténèbres se dressera devant vous. N’ayez pas peur, en vous disant que le temps est venu, mais si vous voyez un seul bâton . . . . . . . [ . ] . . celui qui [ . . . ] . . [ . . . . . . ] ne pas . . . . [ . . . . . . . . . . . ] . . . . . . [ . . . . . . . . . . . . . . ] comprendre que . [ . . . . . . . . . . . . . ] de l’œuvre . [ . . . . . . . . . ] et les archontes . [ . . . . . . . . . ] se dresse[ront] devant vous, [n’ayez pas peur]. — Vraiment, la peur est la force [des ténèbres].
— Or si vous avez peur de celui qui se dressera devant vous, il vous avalera, car aucun d’eux ne vous épargnera ni n’aura pitié de vous. Mais regardez donc [ce qui] est en lui, puisque vous avez vaincu toute parole terrestre. C’est lui [qui] vous enlèvera vers le [lieu], là où il n’y a ni autorité [ni] tyran. Lorsque vous [ . . . . . . ] . , vous verrez ceux qui [ . . . . . . . . . ] . . . et aussi . . [ . . . . . . . . ] [Je] vous apprends que la raison [ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ] la raison qui [est . . . . . . . . . le] lieu de la vérité [ . . . . . . . . . . . . ] pas, mais ils [ . . . . . . . . . . . . . . ] Or vous, [ . . . . . . . . . . . . ] de la vérité, celui [ . . . . . . . . . . le noûs] vivant, à cause de [ . . . . . . . . . . . . ] et votre joie [ . . . . . . . . . . -vous] donc, afin de [ . . . . . . . . . . . . ] vos âmes [ . . . . . . . . . . . . ] pour que ne [ . . . . . . . . . . . . . ] la parole [ . . . . . . . . . . . . ] qu’ils ont élevé [ . . . . . . ] . [ . . . . . . et] ils n’ont pu [ . . . . . ] . . [ . . . . . . ] votre [intérieur] et [votre extérieur] faites-le [ . . . . . . . . . . . . . . ] . .
En effet, le passage est effrayant à vos yeux — mais vous, traversez-le sans hésiter —, car sa profondeur est grande, et [sa] hauteur, encore plus grande, — sans hésiter, [franchissez-le] —, et le feu qui [ . . . . . . . . . ] . . . . . . . . . . [Lorsque] toutes les puissances [se dresseront devant] vous, elles vont .
[ . . . . . . . . . . ] Et les puissances [ . . . . . . . . . . . ], elles [ . . . . . . . . . . . . ] . . .
Je [vous] apprends [donc que] l’âme . . . [ . . . . . . . . . . . ] devenir . . . [ . . . . . . . . . . . ] en chacun [ . . . . . . . parce que] vous êtes les [enfants . . . . . . . ], et parce que [vous n’êtes] pas [les enfants de] l’oubli, [mais vous êtes] les enfants de [ . . . . . . . . . . . . ] et vous [ . . . . . ] . . [ . . . . ] vous [êtes les enfants] de l’[ . . . . ] . »
Matthieu dit : « De quelle manière [ . . . . . . . . . . . . . . ] [ . . . . . . . . . . ] ? » Le Sauveur dit : « [Si tu conn]ais ce qui est en toi, [ . . . . . . . . . . ] . restera. Toi [ . . . . ]. »
[ . . . . . ] Jude [dit] : « Seigneur, [ . . . . . . . . . . . ] . les œuvres [ . . . . . . . . . . ] les âmes, celles [ . . . . . . . . . ] les petits. Lorsque [ . . . . . . . . . ], où seront-elles ? [ . . . . . . . . . ne . . ] pas, puisque l’esprit [ . . . . . . . . ] . » Le Seigneur [dit :] « [ . . . . . . . . . les élus], parce qu’[ils ont quelqu’un qui] les recevra, ne meurent [ni ne] périssent, parce qu’ils ont connu [leur] conjoint et celui qui les recevra auprès de lui. En effet la vérité recherche le sage et le juste. »
Le Sauveur dit : « La lampe [du] corps, c’est le noûs. Tant que [ce qui est en] toi est droit, à savoir [ . . . . . ] . . , vos corps sont lu[mière]. Tant que votre cœur est [ténèbres], votre lumière que vous attendez [ . . . . . . . . ]. Moi, je [vous] ai appelé[s . . . ] car je vais partir . [ . . . . . . . . . . ] ma parole auprès [de vous . . . . ] j’envoie vers [vous ( . . . )]. »
Ses disciples [dirent : « Seigneur], qui est-ce qui cherche et [qui est-ce qui] révèle ? » [Le Seigneur leur] dit : « Celui qui cherche, [c’est lui aussi qui] révèle. »
À [nouveau], Matthieu [lui dit : « Seigneur], lorsque j’[entends . . . . . . .] et que je parle, qui est-ce qui p[arle et qui] est-ce qui entend ? » Le [Seigneur] dit : « Celui qui parle, c’est lui aussi qui en[tend] et celui qui voit, c’est lui aussi [qui] révèle. »
Marie dit : « Seigneur, voici que [je] porte le corps : pourquoi est-ce que [je] pleure et pourquoi est-ce je [ris] ? » Le Seigneur dit : « [Le corps] pleure à cause de ses œuvres [et du] reste, et le noûs rit à [cause de] [<la lumière de>] l’esprit.
Si quelqu’un ne [demeure pas debout dans les] ténèbres, il [ne] pourra voir [la lumière]. Je vous apprends donc [que . . . de la] lumière, ce sont les ténèbres ; [si quelqu’un ne] demeure pas debout dans [les ténèbres, il] ne [pourra] voir la lumière. [ . . . . . . . . . . ] le mensonge. Ils furent enlevés de [ . . . . . . . . . . ] . [ . . . ] . . Vous [revêtirez la lumi]ère et [ . . . . . . . . . . . . est] pour toujours (les lignes 11 et 12 manquent) [ . . . . . . . . . pour] toujours.
Alors [toutes] les puissances d’en haut et d’en bas vous [tourmenteront]. C’est là qu’il y aura des pleurs et des [grincements] de dents à la fin de toutes choses. »
Jude dit : « Dis-[moi], Seigneur, avant que n’existent [le ciel et] la terre, qu’est-ce qui [existait] ? » Le Seigneur dit : « Il y avait des ténèbres et de l’eau, ainsi qu’un esprit au-dessus de l’[eau].
Or [moi], je [vous] le dis : [En vérité], voici [que c’est] en vous que se trouve ce que vous cherchez [et] demandez, et [ . . . . . . . . . . ] la force et le mys[tère de l’] esprit, car c’est de [ . . . . . . . . . . . ] que le mal vient [ . . . . . . . . . . . ] le noûs de [vérité . . . . . . . . . . . ] Voici . [ . . . . . . . . . . . . ] (la ligne 11 manque). »
[Matthieu] dit : « Seigneur, dis-nous où se tient [l’âme], et où est le [noûs de] vérité ? »
Le Seigneur dit : « Le feu [de l’] esprit se trouve [entre] les deux ; c’est pourquoi l’[esprit] est advenu. Le noûs de vérité est advenu en eux. Si un homme place [son â]me dans la hauteur, alors [elle] s’élève[ra]. »
Puis Matthieu [lui] demanda : « [Le . . . . . . . ] . . qu’a pris [ . . . . . . . . ], est-ce lui qui est [ferme] ? » Le Seigneur [dit : « . . . . . . . . . ] est plus ferme que votre [cour. Rejetez] hors de vous ce [qui n’a pas le pouvoir de] vous suivre, et toutes les œuvres [ . . . . . ] votre cour. Car c’est selon la manière dont [sont] vos cours que vous [trouverez] le moyen de l’emporter sur les puissances d’en haut et d’en bas. [Or moi], je vous le dis : [celui qui détient] le pouvoir, qu’il [y] renonce [et qu’il se] repente, et l’é[lu, qu’il] cherche, trouve et se réjou[isse]. »
Jude dit : « Voici ! [Je] vois que toutes choses sont [ . . . . . ] à la manière des signes qui sont au-dessus de [la terre]. Est-ce pour cette raison qu’elles sont advenues comme elles sont ? »
Le Seigneur [dit] : « Lorsque le Père a établi le monde, il en a [rassemblé] l’eau. [Son] Logos sortit de lui et il advint dans une multitude de [ . . . . . . . . ]. Il s’éleva plus haut que la voie [ . . . qui entoure] toute la terre . . . . . . [ . . . . . . . . ] car l’eau rassemblée [ . . . . . . . . ] est à l’extérieur d’eux. [Et à l’extérieur] de l’eau, il y a <un> grand feu qui les entoure comme un rempart. Les temps [furent comptés] depuis qu’une multitude de choses fut séparée de [ce qui] était à l’intérieur. Lorsque le [Logos] fut établi, il regarda le [Père]. Celui-ci lui dit : “Va et [répands ta semence], afin que [la terre] ne connaisse pas le manque de génération en génération et d’âge en âge.” [Alors la terre] fit jaillir de son sein des sources de lait et des sources de miel, de l’huile, du [vin] et de bons fruits, ainsi que la saveur agréable et de bonnes racines, [afin de] ne pas être déficiente de génération en génération et d’âge en âge.
Mais le Logos, il est au-dessus de . [ . ] [. . . . . . . . . . ] Il se tint debout, [ . . . . . . . . . . . ] . sa beauté [ . . . . . . . . ] . l’œuvre, et à l’extérieur, [il y avait une grande] lumière, [plus] puissante [que] ce qui lui ressemble, car c’est lui qui règne sur [tous] les éons supérieurs et inférieurs.
Ceux-ci prirent de la [lumi]ère dans le feu et la dispersèrent dans le [firma]ment du dessus et du dessous. Toutes les œuvres, c’est d’eux qu’elles dépendent. Ce sont eux [qui sont] audessus du ciel qui est en haut [et au-dessus] de la terre qui est en bas. D’eux dépendent toutes les œuvres. » Lorsque Jude entendit ces choses, il s’inclina avec [révérence] et rendit gloire au Seigneur.
Marie demanda aux frères : « [Les choses] que vous demandez au Fils de [l’homme], où allez-vous les mettre ? »
Le Seigneur lui [dit] : « Sour, [personne] ne pourra rechercher ces choses, à moins d’avoir une place pour les mettre dans son cœur [et d’avoir le pouvoir] de sortir de [ce monde] et d’entrer dans [le lieu de la vie], afin de ne pas être retenu [dans] ce monde de pauvreté. »
Matthieu dit : « Seigneur, je veux [voir] ce lieu de la vie, [ce lieu] où il n’y a pas de mal, mais qui est pure [lum]ière. » Le Seigneur dit : « Frère Matthieu, tu ne peux le voir tant que [tu] portes la chair. » Matthieu dit : « Seigneur, même si [je] ne [peux] le voir, fais-[le] moi con[naître]. »
Le Seigneur dit : « Quiconque s’est connu lui-même [l’]a vu. Toute chose qu’il lui est donné de faire, [il] la [fait], et il en est venu à lui [ressembler] par sa bonté. »
Jude répondit, disant : « Dis-moi, Seigneur, [le tremble]ment qui fait bouger la terre, comment se produit-il ? »
Le Seigneur prit une pierre, la tint dans sa main et [dit : « Qu’]est-ce que je tiens dans ma main ? » Jude dit : « Une pierre. » Il leur dit : « Ce qui soutient la terre, c’est ce qui soutient aussi le ciel. Lorsqu’un logos sortira de la Grandeur, il viendra sur ce qui soutient le ciel et la terre. En effet, la terre ne bouge pas ; si elle bougeait, elle tomberait. Mais il en est ainsi pour que la parole primordiale ne soit pas vaine, puisque c’est elle qui a établi le monde, a habité en lui et en a pris l’odeur. En effet, toutes choses immuables, moi, je [les dis] à vous tous, enfants des hommes, car vous êtes issus de ce lieu-là. Vous êtes dans le cœur de ceux dont les paroles sont issues de la joie et de la vérité. Si le logos vient du corps du Père auprès des hommes, mais qu’ils ne le reçoivent pas, il retourne à son lieu. »
« Celui qui [ne] connaît [pas l’œuvre] de la perfection, ne connaît rien.
Si quelqu’un ne demeure pas debout dans les ténèbres, il ne pourra voir la lumière.
Si quelqu’un ne [comprend] pas de quelle manière advint le feu, il brûlera en lui, car il ne connaît pas sa racine. Si quelqu’un ne comprend pas d’abord l’eau, il ne connaît rien. À quoi donc lui sert-il alors d’être baptisé en elle ?
Si quelqu’un ne comprend pas de quelle manière advint le vent qui souffle, il sera emporté par lui. Si quelqu’un ne comprend pas de quelle manière advint le corps qu’il porte, il périra avec lui.
Et celui qui [ne] connaît [pas le Fils], comment connaîtra-t-il le [Père] ?
Et celui qui n’aura pas connu la racine de toutes choses, celles-ci lui seront cachées. Celui qui n’aura pas connu la racine du mal, ne sera pas étranger au mal. Celui qui n’aura pas compris comment il est venu, ne comprendra pas comment il s’en ira, et il ne sera pas étranger à ce monde qui [ . . . . ] qui sera humilié. »
Alors il [prit] Jude, Matthieu et Marie [ . . . . ] . [ . . . . ] . des confins du ciel et de la terre. [Et] lorsqu’il posa sa [main] sur eux, ils espérèrent le voir.
Jude leva les yeux et vit un lieu très élevé, puis il vit l’abîme en bas.
Jude dit à Matthieu : « Frère, qui est-ce qui pourra atteindre une telle hauteur ou le fond de l’abîme, car il y a là un grand feu et une grande terreur ? » À cet instant, [en] sortit un logos. Comme Jude se tenait là, il le vit descendre.
Alors il lui dit : « Pourquoi es-tu descendu ? »
Et le Fils de l’homme les salua et leur dit : « Une graine issue d’une puissance était déficiente et descendit dans la profondeur de la terre. Et la Grandeur se souvint de la graine et envoya le Logos vers elle. Celui-ci la remonta en présence de la Grandeur, afin que la première parole ne soit pas vaine. »
[Alors ses] disciples s’émerveillèrent de toutes les choses qu’il leur avait dites et ils les reçurent avec foi. Et ils comprirent qu’il n’était plus nécessaire de voir le mal.
Alors il dit à ses disciples : « Ne vous ai-je pas dit que c’est de la manière dont on perçoit le tonnerre et l’éclair que les bons seront enlevés vers la lumière ? » Alors tous ses disciples lui rendirent gloire. Ils dirent : « Seigneur, avant que tu ne te manifestes ici-bas, qui est-ce qui te rendait gloire, puisque c’est par toi qu’existent toutes les gloires ? Ou qui est-ce qui [te] bénira, puisque c’est de toi que vient toute la bénédiction ? »
Comme ils se tenaient là, Jude vit deux esprits portant une seule âme avec eux dans un grand éclair. Et une parole sortit du Fils de l’homme, disant : « Donne-leur leur vêtement. » [Et] le petit devint comme le grand ; ils [ressemblaient] à ceux qui les avaient reçus. . . . . . [ . . . . . . . . . . . ] les uns les autres.
Alors [ . . . . . . . . . . ] disciples, ceux qu’il avait [ . . . . ].
Marie [lui dit] : « [Lorsque je] vois le mal [ . . . . . . . . . . . ] à eux depuis le début [ . . . . . . . . . . ] les uns les autres. »
Le Seigneur [lui] dit : « [ . . . ] . lorsque tu les as vus [ . . . . . . . ] devenir grands, ils [ne] mourront [ . . . . ]. Et lorsque tu vois Celui qui existe éternellement, c’est cela la grande vision. »
Alors ils lui dirent tous : « Décris-la nous. » Il leur dit : « Comment voulez-vous la voir, [en] une vision passagère ou en une vision éternelle ? » Il dit encore : « [Combat]tez pour préserver ce qui peut [vous] suivre, cherchez-le et parlez à l’intérieur de cela, de sorte que toutes choses que vous cherchez soient en harmonie avec vous. Car moi [je] vous le [dis], en vérité, [il est] en vous le Dieu vivant [et vous êtes] en lui. » Jude [dit] : « En vérité, je veux [ . . . . . . . . . .]. »
Le Seigneur lui dit : « [Le Dieu] vivant est [ . . . . . . . . . . . ] . tout, aucun besoin [ . . . . . . . . . ]. »
Jude [dit] : « Qui est-ce qui [est au-dessus de nous] ? » Le Seigneur dit : « [Ce sont] toutes les choses qui sont [ . . . . . . ] ; quant au reste, c’est cela que vous dominez. »
Jude dit : « Voici que les archontes sont au-dessus de nous. Ce sont donc eux qui régneront sur nous ? »
Le Seigneur dit : « C’est vous qui régnerez sur eux, mais seulement lorsque vous vous serez débarrassés de l’envie. Alors vous revêtirez la lumière et entrerez dans la chambre nuptiale. »
Jude dit : « De quelle manière nous seront apportés [nos] vêtements ? »
Le Seigneur dit : « Certains vous les apporteront, [et] ce sont d’autres qui
[vous] recevront. En effet, ce sont eux qui vous [donneront] vos vêtements. Car qui est-ce [qui sera] capable de franchir ce lieu-là ? Il est très . . . [ . ] . ! Mais les vêtements de la vie ont été donnés à l’homme, car lui, il connaît le chemin par lequel il partira. Et même pour moi, c’est aussi un fardeau de le franchir. »
Marie dit : « Ainsi en est-il pour “Le mal de chaque jour” et “L’ouvrier 10 mérite sa nourriture” et “Que le disciple ressemble à son maître”. » Elle a dit cette parole comme une femme qui a compris le Tout.
Les disciples lui dirent : « Qu’est-ce que le Plérôme et qu’est-ce que la déficience ? »
Il leur dit : « Vous êtes issus du Plérôme et vous vous trouvez dans le lieu de la déficience. Et voici que sa lumière s’est répandue sur moi. »
Matthieu dit : « Dis-moi, Seigneur, de quelle manière les morts meurent-ils, et de quelle manière les vivants vivent-ils ? »
Le Seigneur dit : « [Tu] m’as interrogé sur une parole [ . . . ] qu’aucun œil n’a vu(e) et que je n’ai entendu(e), excepté de toi. Or je vous le dis, lorsque sera retiré ce qui meut l’homme, on l’appellera “le mort”, et lorsque ce qui est vivant abandonnera ce qui est mort, on <l’>appellera “le vivant”. »
Jude dit : « Pourquoi donc, en vérité, <meurt-on> et pourquoi vit-on ? »
Le Seigneur dit : « Ce qui est issu de la vérité ne meurt pas, ce qui est issu de la femme meurt. »
Marie dit : « Dis-moi, Seigneur, pourquoi suis-je venue ici-bas, est-ce pour trouver un profit ou souffrir une perte ? »
Le Seigneur dit : « C’est l’abondance du révélateur que tu manifestes. »
Marie lui dit : « Seigneur, y a-t-il donc un lieu qui est [vain], ou qui est dépourvu de vérité ? »
Le Seigneur dit : « L’endroit où je ne suis pas. »
Marie dit : « Seigneur, tu es terrible et merveilleux, et tu es un [feu qui con]sume ceux qui ne [te] connaissent pas. »
Matthieu dit : « Pourquoi ne nous reposons-nous pas à l’instant ? »
Le Seigneur dit : « Lorsque vous aurez déposé ces fardeaux. »
Matthieu dit : « De quelle manière le petit se joint-il au grand ? »
Le Seigneur dit : « Lorsque vous abandonnerez les œuvres qui ne pourront vous suivre, alors vous vous reposerez. »
Marie dit : « Je veux comprendre toutes les œuvres [telles] qu’elles sont. »
Le Seig[neur] dit : « Celui qui cherchera la vie. Car c’est leur richesse. Car le repos de ce monde est un [mensonge], et son or et son argent sont cause de perdition. »
Ses disciples lui dirent : « Que devons-nous faire pour que notre œuvre soit achevée ? »
Le Seigneur leur dit : « Soyez [préparés] à faire face au Tout. Heureux l’homme qui a rencontré la [guerre et a] vu le combat de ses yeux : il n’a pas tué et n’a pas été tué, mais il est sorti vainqueur. »
Jude dit : « Dis-moi, Seigneur, quel est le commencement du chemin ? »
Il dit : « L’amour et la bonté. En effet, si l’un d’eux avait existé parmi les archontes, nul mal ne serait jamais advenu. »
Matthieu dit : « Seigneur, tu as parlé de la fin du Tout sans peine. »
Le Seigneur dit : « Toutes les choses que je vous ai dites, vous les avez comprises et vous les avez reçues avec foi. Si vous les avez connues, elles sont à vous, sinon elles ne sont pas à vous. »
Ils lui dirent : « Quel est le lieu où nous irons ? »
Le Seigneur dit : « Aussi loin que vous pourrez vous rendre, tenez-vous là. »
Marie dit : « Toutes les choses [qui] sont établies de cette manière, les voit-on ? » Le Seigneur dit : « Je vous ai dit [que] celui qui voit, c’est lui qui révèle. »
Ses disciples, au nombre de douze, demandèrent : « Maître, [ . . ] la séréni[té . . . . . . . . . ], enseigne-nous [ . . . . . . . . . . . ]. » Le
Seigneur dit : « [Si vous avez compris] tout ce que je [vous] ai dit, vous serez [immortels], car vous [ . . . . ] . toutes choses. »
Marie dit : « C’est une seule parole que je dirai au Seigneur au sujet du mystère de la vérité : “C’est dans ceci que nous nous sommes tenus et c’est aux êtres de ce monde que nous sommes visibles.” »
Jude dit à Matthieu : « Nous voulons comprendre de quelle sorte sont les vêtements dont nous serons revêtus lorsque nous quitterons la corruption de la [chair]. »
Le Seigneur dit : « Les archontes et les gouverneurs ont des vêtements qui leur sont donnés provisoirement et qui ne durent pas. [Mais] vous, en tant qu’enfants de la vérité, ce ne sont pas des vêtements provisoires que vous revêtirez. Mais je vous le dis, vous serez heureux lorsque vous [vous] dévêtirez. En effet, ce n’est pas une grande chose . [ . . . . . . . . . . . . ] en dehors. »
[ . . . . . . . . . . . dit] : « Je parle, je . . . [ . . . . . . . . . ]. »
Le Seigneur dit : « En effet, . [ . . . . . . . ] de votre Père . . [ . . . . . . . . . ] . . »
Marie dit : « De quelle sorte est cette [graine] de moutarde ? Est-elle du ciel ou est-elle de la terre ? » Le Seigneur dit : « Lorsque le Père a établi le monde pour lui-même, il a laissé beaucoup (à faire) par la Mère du Tout. C’est pourquoi il sème et il agit. »
Jude dit : « Tu nous as dit cela à partir du noûs de la vérité. Lorsque nous
prions, de quelle manière devons-nous prier ? » Le Seigneur dit : « Priez dans le lieu où il n’y a pas de femme. » Matthieu dit : « Ce qu’il nous dit, c’est : “Priez dans le lieu où il n’y a pas de femme”, c’est-à-dire, “Détruisez les œuvres de la féminité”, non parce qu’il y a une autre [sorte d’engendrement], mais parce qu’elles cesseront de [donner naissance]. »
Marie dit : « Elles ne seront jamais anéanties. » Le Seigneur dit : « [Qui] sait si elles [ne] seront [pas] dissoutes, et [même complètement détruites], les [œuvres] de la féminité [ici-bas] ? »
Jude dit [à] Matthieu : « Elles seront détruites, les œuvres de la féminité [ . . . . . . . ] les archontes, [ils] . . . . . . . . . . . [ . . . . ] ; ainsi serons-nous prêts à les rencontrer. »
Le Seigneur dit : « En effet, vous voient-ils ? Voient-ils ceux qui [vous] recevront ? Voici encore qu’une parole [de vérité] vient du Père vers l’abîme ; c’est en silence et comme l’éclair que le Père (l’)engendre. La voient-ils ou ont-ils puissance sur elle ? [C’est] plutôt vous. [Vous avez] connu [le chemin que ni ange] ni autorité n’a [connu], — mais c’est celui du Père et du Fils, car les deux ne font qu’un [seul] —, et vous marcherez dans [le chemin] que vous aurez connu. Et même si les archontes devenaient plus puissants, [ils] ne pourraient pas le franchir. En [vérité], je vous le [dis], c’est [un] fardeau [pour moi] aussi de le [franchir]. »
[Marie] dit [au] Seigneur : « Lorsque les œuvres sont [dissoutes], qu’[est-ce donc qui] dissout une œuvre[ ?] » [Le Seigneur dit] : « En effet, tu sais [que] si je dissous [ . . . . ] . . . . ira à son lieu. »
Jude dit : « En quoi l’[esprit] est-il manifeste ? » Le Seigneur dit : « En quoi l’épée est-elle [manifeste] ? »
Jude dit : « En quoi la lumière est-elle manifeste ? » Le Seigneur dit : « . . . . [ . . ] en elle pour toujours. »
Jude dit : « Qui remet les œuvres à qui ? Les œuvres qui re[mettent au] monde ou le monde qui remet aux œuvres ? »
Le Seigneur dit : « Qui est[-ce . . . ?] C’est à celui qui a compris les œuvres de faire la [volonté] du Père. »
« Quant à vous, luttez pour éloigner de vous la [colère] et l’envie, et dépouillez-vous de vos [ . . . . ] et ne . [ . . ] (les lignes 1 à 13 manquent)
[ . . . . . . . . . . . . ] se moquer [ . . . . . . . . . . . . . ] Car je [vous le] dis, [ . . . ] prenez des (la ligne 16 manque) [ . . . . . . . . . . . qui] a cherché, ayant [<trouvé> (?) . . . . . . . . ] . celui-ci se [reposera et] vivra pour [toujours].
Or [moi], je vous le dis [ . . . ] . afin que vous n’égariez pas [vos] esprits ni vos âmes. »
[Le Dialo]gue du Sauveur
W.K.P
Apocryphes Qumran. Fr
| Nous contacter | Nous suivre | Faire un don |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire